BIRMANIE

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" BIRMANIE

l'espoir retrouvé "

«  A ceux qui demanderaient : qu'est-ce que la Birmanie ? 0n pourrait répondre : c'est un paradis tombé par accident au pouvoir de l'enfer. » ! Ainsi s’exprimait en juillet 1854 Léon de Wailly, correspondant du journal L’Illustration. Qu’en est-il aujourd’hui du Myanmar, que beaucoup nomment encore Birmanie, après plus d’un siècle d’obscurantisme, alors que des changements jugés significatifs viennent de bouleverser les pronostics des plus pertinents des observateurs ? Nadine et Jean-Claude Forestier, voyageurs passionnés dans ce pays depuis plus de vingt ans, en reviennent une nouvelle fois pour en tirer leurs analyses.

Au-delà de leur témoignage, fiche technique, carte, bibliographie et gravures anciennes, procurent à cet opuscule un intérêt certain pour qui veut aborder un des pays les plus mystérieux et les plus captivants qui existe encore, et qui marque toujours le voyageur d’une ineffable nostalgie.

Des extraits de revues anciennes (1863, 1864 et 1886) confèrent à ce Livret un intérêt particulier !

Nouvelle édition, 70 pages, 13 illustrations gravures anciennes - carte

A commander à IMAGE, 12 €, frais d'envoi compris.

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Editions AQUIPRINT

De nos premiers voyages en Birmanie, dans les années 1986 à 1987, nous conservions le souvenir d'un pays mystérieux, riche de ses sites remarquables, mais surtout d’un peuple écrasé sous la dictature qui rêvait de liberté et dont l’accueil nous avait laissés dans une douce et prenante nostalgie. 

Vingt-cinq ans ont passé. La Birmanie est devenue le Myanmar sans que les Birmans y aient vu la moindre amélioration de leurs conditions de vie. Les visas étant passés à 4 semaines nous étions retournés plusieurs fois en Birmanie en 1999, 2000 et 2002. Le poids de la répression s'était encore alourdi. Quelques années plus tard, après les ravages du cyclone Nargis et le refus de l'aide internationale, après l'ambiguïté de la "Révolte Safran" et le maintien en résidence surveillée d'Aung San Suu Kyi, le bilan économique, éducatif, sanitaire et social des autorités s'avérait catastrophique. 

En 2010, un changement politique inattendu a modifié radicalement la situation : l'armée cédait une partie de son pouvoir, le dictateur Than Shwe était écarté, de nombreux prisonniers politiques libérés, une certaine liberté de presse instaurée et Aung San Suu Kyi, devenue l'icône de tout un peuple, pouvait se présenter à des élections et être élue au parlement... aucun spécialiste de la Birmanie n'avait prévu une pareille évolution, à tel point qu'il apparaît encore légitime de douter de la pérennité des changements. 

Dans ce contexte, il est une constante dont on parle peu : le bouddhisme birman ! Dans un pays refermé sur lui-même depuis des décennies, le peuple voue une dévotion particulière à Bouddha, emporté dans des célébrations religieuses continuelles, sous le regard bienveillant d’une caste religieuse protégée. Quel est le rôle réel du bouddhisme et des moines en Birmanie ? 

Alors quelle Birmanie évoquer aujourd'hui, pour quel avenir ? Celle d’un voyage encore privilégié ? Celle d’un pays enfin libéré dont le sourire pourrait être celui du bonheur ? Celle d'un peuple emporté dans des célébrations et des fêtes religieuses continuelles, sous le regard d’une caste bouddhiste prospère ? Comme s’il y avait plusieurs Birmanie... en tout cas plusieurs regards pour décrire un pays qui, plus que jamais, reste exceptionnel ! 

A l’aide de photographies, de chiffres, de cartes, nous abordons ces thèmes complexes qu’une actualité changeante rend plus difficiles à comprendre. Enfin, deux films, bien mieux que toute explication, confronteront les spectateurs avec la réalité.

Calendrier 

1947 - Assassinat du général Aung San, fondateur de l’armée Birmane et négociateur de l'Indépendance de la Birmanie avec les Anglais, père d'Aung San Suu Kyi.

1948 - Indépendance de l'Union de la Birmanie.

U Nu est nommé premier ministre d'un régime semi-démocratique contrôlé par les militaires.

1962 - Coup d'état du général Ne Win qui établit une dictature militaire, et lance un programme pour le moins original qu'il définit comme "marxiste-bouddhiste", c'est "la voie birmane vers le socialisme", qui fera de la riche Birmanie un des pays les plus pauvres de la planète…

1988 - Violentes manifestations durement réprimées, plus de 3000 morts.

Aung San Suu Kyi quitte la Grande Bretagne pour venir s'installer auprès de sa mère malade et fonde la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

1989 - La junte rebaptise le pays qui s'appelle désormais Myanmar.

Aung San Suu Kyi est en résidence surveillée.

1990 - Elections qui voient le LND remporter les suffrages, mais les élections sont annulées.

1991 - Aung San Suu Kyi reçoit le prix Nobel de la paix et refuse d'aller chercher son prix pour ne pas quitter son pays.

1997 – La Birmanie adhère à l’A.S.E.A.N., Association des nations de l’Asie du Sud-Est, organisation politique, économique et culturelle, regroupant l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, Brunei, le Viet Nam, le Laos et le Cambodge.

1999 - Décès en Grande Bretagne du mari d'Aung San Suu Kyi, Michael Aris, qu'elle n'aura pas revu, de crainte de ne pas pourvoir revenir dans son pays.

2005 - Rangoun perd son titre de capitale, au profit de Naypyidaw par le général Than Shwe.

2007 - Mouvements de protestation d’une partie des moinesd contre l'augmentation des prix. C'est la "Révolution safran", rapidement réprimée.

2008 - Le cyclone Nargis dévaste le delta de l’Irrawaddy et cause probablement plus de 100 000 victimes. La junte refuse l'aide internationale.

2010 - Le général U Thein Sein devient Président, la junte militaire, dissoute, cède la place à un gouvernement civil. La mesure de liberté surveillée d’Aung San Suu Kyi est levée. 6 500 prisonniers politiques sont libérés, syndicats et droits de grève sont autorisés.

2012 - Premières élections libres. Aung San Suu Kyi est élue députée. Libre, elle vient chercher son prix Nobel (attribué 21 ans plus tôt) à Stockholm et est reçue avec les honneurs à Londres, à Paris et aux Etats-Unis.

Géographie physique 

La Birmanie est le pays le plus étendu des états de l’Asie du Sud-est (678 528 km², 1,2 fois la France). Née des frontières que lui a laissées la Grande-Bretagne, elle est bordée à l’ouest par l’Inde et le Bangladesh, la Chine et le Laos au nord, la Thaïlande à l’est. Elle est constituée au centre d’une vaste plaine en plateau d’environ 960 km de large, bordée de chaînes montagneuses où la forêt domine. La région de l’intérieur, ou Haute Birmanie, s’ordonne autour du bassin de Mandalay, cœur historique du pays. La Birmanie bénéficie d’une large façade maritime, constituée au sud par la mer d'Andaman et le golfe du Siam, et à l'ouest par l’océan Indien et le golfe du Bengale. La région côtière, ou Basse Birmanie, est bordée de nombreuses îles. 

L’Irrawaddy 

C’est le principal cours d’eau. Il s’écoule sur 2700 kilomètres avant de se jeter en un large delta aux innombrables méandres dans la mer d’Andaman. Ses alluvions, considérables, agrandissent le delta vers le sud de plusieurs dizaines de kilomètres par an. Artère vitale, pendant des siècles unique voie de communication entre le nord et le sud, navigable sur les deux tiers de son parcours, il joue un rôle important dans la culture du riz. 

Le climat 

De type tropical humide (tempéré de novembre à mars -18° à 30°, chaud de mars à mai – 25° à 40°, humide de juin à octobre - le pays présente deux zones climatiques bien distinctes : Yangon et son delta au sud, très exposés à la mousson (permanente de juin à octobre) et à l’humidité (les 2 et 3 mai 2008, le cyclone tropical Nargis dévastât le delta, faisant plus de 138 000 victimes), et le centre avec Mandalay, plus chaud et plus sec. Les régions montagneuses bénéficient de températures plus fraîches, surtout la nuit (ce qui est aussi le cas de la région du lac Inle, situé à 880 mètres d’altitude). La saison la plus agréable est de décembre à février (mais sans oublier qu’à cette période les journées sont plus courtes…), qu’elles que soient les régions visitées ; il fait très chaud et sec de mars à juin. 

Ressources naturelles  

La Birmanie regorge de rubis, de saphirs, de diamants et de jade. A elle seule, la Birmanie commercialise la moitié des pierres précieuses dans le monde. Le pétrole, le gaz mais également le teck(objet de trafic contrôlé par les militaires) sont les matières premières exportées.

Religions 

Essentiellement bouddhiste, les birmans pratiquent le bouddhisme traditionnel Theravada (87% de la population). La Birmanie compte 5% de chrétiens, 4% de musulmans et 3% d’animiste). 

Naypyidaw une nouvelle capitale 

Rangoun, capitale historique de la Birmanie, (la Birmanie a connu une quinzaine de villes capitales au cours de son histoire), perds, à la surprise générale, son titre en 2007 au profit de Naypyidaw, situé à 320 kilomètres au nord, sur décision du chef de la junte militaire au pouvoir à l’époque, le général ThanShwe. La ville a été crée de toute pièce pour la circonstance. Les raisons divergent quant à cette décision : prestige de la tradition qui voudrait que chaque « monarque » créé « sa » propre capitale, nécessité de déplacer les centres décisionnaires du pays en un endroit plus central, souci d’éloigner le siège du gouvernement des foyers contestataires de Rangoon (pas d’université dans la nouvelle capitale !), conséquences des prédictions des devins et numérologues, que tout Birman suit avec conviction….(conformément aux vœux de ThanShwe, le déménagement s’est fait dans de bonnes conditions « astrologiques ». C’est donc le 7 novembre à 6h36 du matin qu’un convoi de camions est parti de Htaukyant, une petite ville située à 20 km au nord de Rangoon. Et comme le chiffre 11 portait chance au leader superstitieux, un autre convoi est parti le 11 novembre à 11 heures : 1 100 camions militaires contenant 11 bataillons pour déménager 11 ministères…). Naypyidaw est aujourd’hui une capitale surréaliste, aux dimensions démesurées, vide d’habitants, une ville insaisissable… 

Situation économique 

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la Birmanie était l’un des pays les plus prometteurs de l’Asie du Sud-Est, mais après le coup d’état de 1962, le pays s’isole du reste du monde. La politique d’autarcie conduite par Ne Win ramène le pays au niveau des plus pauvres de la planète ! Aujourd’hui l’agriculture reste la principale activité : riz, canne à sucre, maïs, haricots verts et thé. Malgré ses ressources naturelles abondantes, le pays était, en 2010, au bord de la faillite économique. Il faut sans doute trouver là les raisons desprofondes mutations qui ont été mises en œuvre…

Une singulière diversité ! 

La Birmanie se divise en sept régions administratives (Ayeyarwady, Bago, Magway, Mandalay, Sagaing, Tanintharyi et Yangon) et sept États (Chin, Kachin, Kayin, Kayah, Mon, Rakhine et Shan). Née des frontières que lui a laissées la Grande-Bretagne, elle englobe 135 groupes, qui nt leur propre langue ou dialectes. Les principales ethnies sont les Birmans, les Shans, les Karens, les Arakanais, les Môns, les Kachins etc. Le pays compte aussi 150 000 Chinois et 800 000 Indiens. Le terme Myanmar recouvre la totalité des ethnies. 

Les Birmans (75 % de la population) occupent une position dominante.  Présents autour de Rangoon, dans le bassin de l’Irrawaddy, à Pegu, Magwe, Mandalay et Sagaing, ils sont pour la plupart riziculteurs, portent le longyi, un vêtement drapé aux hanches (généralement un tissu à carreaux). Les femmes, et les hommes, enduisent leur visage d’une poudre jaune, appelée le thanakha (le maquillage birman !), provenant d’une écorce de l’arbre du même nom. 

Les Shans sont environ 6 millions. La majorité est bouddhiste, ce qui les distingue des autres populations montagnardes, animistes. Ils se reconnaissent à leurs turbans, aujourd’hui faits d’une simple serviette éponge. Les hommes arborent le plus souvent de larges pantalons bleu foncé ou noirs, drapés à la ceinture. Les Shans sont victimes de multiples exactions de la part du pouvoir central. 

Les Karens sont 2 ou 3 millions. Ils vivent dispersés sur tout le territoire. En conflit ouvert avec le pouvoir central depuis 1948 (accusé de « nettoyage » ethnique), un accord de cessez-le-feu a été signé en janvier 2012. En majorité bouddhistes, 15 à 20 % sont chrétiens. 

Les Arakanais, situés à l’ouest du pays, sont adeptes du bouddhisme theravada. L’état, où vivent dans des conditions extrêmement précaires les Rohingyas, groupe ethnique musulman, connaît depuis 2012 de violents affrontements inter-religieux. 

Les Môns, en l’absence de données récentes, entre 2 et 8 millions (!) autrefois groupe dominant, sont l’objet de discriminations massives. Ils se situent dans les environs de Moulmein et de Pegu. Bouddhistes fervents, ils suivent le calendrier Théravada et vénèrent également les nats. 

Les Kachins, environs 450 000, vivent dans le nord montagneux du pays (où se trouve la plus haute montagne de Birmanie, le Hkakabo, 5889 m, pointe sud de la chaîne himalayenne). Ils sont chrétiens, bouddhistes et polythéistes

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Il était présent..

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C’était étrange et fascinant…

Je marchais vers la lumière,

il y avait comme le bonheur,

un sentiment d’amour et de tendresse.

Il était présent, autour de Lui l’air vibrait

au seul mouvement de la nature.

Je sentais couler sur moi  les éclats des mille facettes

d’un diamant d’un nouvel aurore.

Je croyais surprendre le temps.

J’attendais au-delà de la paix et de la beauté de l’image

pour comprendre qui Il est…

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  Bagan. 

Bagan ! 

Regarder les murs de briques brûlées des pagodes, 

jouer avec la lumière, Les écouter craquer sous les rayons du soleil, 

Bagan ! 

Sentir le cité de terre desséchée à l’haleine chaude, 

respirer par ses temples mille prières de silence, 

Baban ! 

Goûter le jour naissant, toucher… l’extraordinaire ! 

Bagan ! 

Mille et une et encore mille pagodes, 

temples du silence, temples de la quiétude, 

mille et une et encore mille demeures pour Bouddha ! 

Bouddha 

pour lequel tout a été pensé, 

Bouddha 

autour duquel tout a été conçu, 

Bouddha 

dont le regard apaise et le sourire réconforte, 

Bouddha 

aux quatre points cardinaux, 

Bouddha 

à chaque étage de la pagode, 

qans chaque niche, derrière chaque couloir, 

mille et un et encore mille Bouddhas 

pour la Birmanie en prières…